Aurélie Prévost s'explique : pourquoi me suis-je intéressée à ce sujet alors que je ne suis pas spécialiste de cette période de l'histoire ?
Aurélie enseigne l'histoire à des collégiens. Elle fut présidente des Jeunes Amis du Musée de 2005 à 2009 et cette fonction l'a conduite à hanter les salles du musée de Toul. Parmi celles-ci, la seconde salle d'archéologie au rez-de-chaussée du musée abritait (*) une vitrine consacrée au legs de l'abbé Jules de Vaux. Cette vitrine, située sous la fenêtre au fond de la salle, la fascinait, aussi, quand Catherine BOURDIEU de l'université de Lorraine a cherché des contributeurs sur les collections des musées en vue de la journée d’étude Collections et collectionneurs en 2014 pour le Groupe de recherche Les Trois-Évêchés, elle a tout de suite pensé à développer ce sujet et s'est lancée dans des recherches passionnantes.
(*) Les trois salles d'archéologie du musée sont en complète restructuration et la collection n'est pas visible actuellement. Elle le sera bientôt, partiellement puis en totalité au retour des quelques pièces présentées au musée de la Tour aux Puces à Thionville cet été.
Un préambule a permis de retracer le contexte archéologique dans lequel Jules De Vaulx a pu faire ses fouilles.
C'est au XIXe siècle que se développe l'archéologie orientale, marquée par la redécouverte des grands sites mésopotamiens. Le chanoine Drioton, lorrain également qui l'a précédé d'une génération, a fait l'objet d'une précédente conférence du CELT.
Jules de Vaulx est né en 1919. Élève d'abord au lycée Saint-Sigisbert à Nancy, il reçoit ensuite une éducation religieuse au grand séminaire de Villers-les-Nancy. Il est ordonné prêtre en 1945.
Affecté à Lunéville (paroisse Saint-Jacques puis Léopold) il aura également un rôle de formateur au séminaire où il s'occupe de la bibliothèque diocésaine.
Sa carrière ecclésiastique se termine à l'église Sainte-Thérése de Villers-les-Nancy où il décède en 1995.
C'est à l'occasion de séjours à vocation religieuse qu'il est amené à s'intéresser à l'archéologie au Moyen-Orient, et c'est dans le cadre de fouilles dans les années 1950 qu'il rapporte une collection d'objets provenant d'Irak, de Palestine…
C'est en 1995 qu'il effectue son legs au musée de Toul où sont exposées 36 pièces provenant de Palestine, d'Irak ou d'origine imprécise, quelques autres se trouvant dans les réserves. On peut s'étonner de ce don à Toul où il n'a aucune attache alors qu'il a légué de nombreux objets de sa collection au musée lorrain à Nancy, mais rien à Lunéville où il a passé plus de 10 années. Il semble que cela puisse s'expliquer en grande partie par son amitié avec Michel Hachet, alors conservateur au Musée d'Art et d'Histoire.
L'exposé s'est achevé par une réflexion sur l'avenir de l'archéologie.
La législation a évolué et, de nos jours, il n'est plus légal de s'approprier ou d'acheter sur place de telles pièces.
Les troubles en Irak et Syrie sont responsables de la disparition par leur destruction irréversible d'éléments patrimoniaux mais actuellement les islamistes ont pris conscience de la valeur marchande de ces objets et leur vente constitue la seconde ressource de daesh avec le pétrole. Le commerce s'effectue majoritairement via les États-Unis, l'Allemagne et la France et se chiffre en milliards de dollars.
En revanche, la demande de récupération de la pierre de Rosette, actuellement à Londres, par l'Égypte, son pays d'origine, est significative de l'intérêt porté par certains pays pour leur patrimoine.
Article d'Aurélie Prévost sur Études Touloises
Aurélie Prévost
Aurélie enseigne l'histoire à des collégiens. Elle fut présidente des Jeunes Amis du Musée de 2005 à 2009 et cette fonction l'a conduite à hanter les salles du musée de Toul. Parmi celles-ci, la seconde salle d'archéologie au rez-de-chaussée du musée abritait (*) une vitrine consacrée au legs de l'abbé Jules de Vaux. Cette vitrine, située sous la fenêtre au fond de la salle, la fascinait, aussi, quand Catherine BOURDIEU de l'université de Lorraine a cherché des contributeurs sur les collections des musées en vue de la journée d’étude Collections et collectionneurs en 2014 pour le Groupe de recherche Les Trois-Évêchés, elle a tout de suite pensé à développer ce sujet et s'est lancée dans des recherches passionnantes.
(*) Les trois salles d'archéologie du musée sont en complète restructuration et la collection n'est pas visible actuellement. Elle le sera bientôt, partiellement puis en totalité au retour des quelques pièces présentées au musée de la Tour aux Puces à Thionville cet été.
Un préambule a permis de retracer le contexte archéologique dans lequel Jules De Vaulx a pu faire ses fouilles.
C'est au XIXe siècle que se développe l'archéologie orientale, marquée par la redécouverte des grands sites mésopotamiens. Le chanoine Drioton, lorrain également qui l'a précédé d'une génération, a fait l'objet d'une précédente conférence du CELT.
L'archéologie dans la littérature a pu séduire de Vaulx : les romans policiers d'Agatha Christie, épouse de l'archéologue Sir Max Mallowan et… Tintin
Jules de Vaulx est né en 1919. Élève d'abord au lycée Saint-Sigisbert à Nancy, il reçoit ensuite une éducation religieuse au grand séminaire de Villers-les-Nancy. Il est ordonné prêtre en 1945.
Jules de Vaulx en 1945 Jules de Vaulx (à droite au 1er plan) à Tell el Far’ah, 1951
Affecté à Lunéville (paroisse Saint-Jacques puis Léopold) il aura également un rôle de formateur au séminaire où il s'occupe de la bibliothèque diocésaine.
Sa carrière ecclésiastique se termine à l'église Sainte-Thérése de Villers-les-Nancy où il décède en 1995.
Le séminaire au début du siècle (carte postale de Pierre Boyer) et actuellement, au sein du domaine de l'Asnée
C'est à l'occasion de séjours à vocation religieuse qu'il est amené à s'intéresser à l'archéologie au Moyen-Orient, et c'est dans le cadre de fouilles dans les années 1950 qu'il rapporte une collection d'objets provenant d'Irak, de Palestine…
C'est en 1995 qu'il effectue son legs au musée de Toul où sont exposées 36 pièces provenant de Palestine, d'Irak ou d'origine imprécise, quelques autres se trouvant dans les réserves. On peut s'étonner de ce don à Toul où il n'a aucune attache alors qu'il a légué de nombreux objets de sa collection au musée lorrain à Nancy, mais rien à Lunéville où il a passé plus de 10 années. Il semble que cela puisse s'expliquer en grande partie par son amitié avec Michel Hachet, alors conservateur au Musée d'Art et d'Histoire.
Cylindre sigillaire, en pierre noire
Tablette et clou d'argile
L'exposé s'est achevé par une réflexion sur l'avenir de l'archéologie.
La législation a évolué et, de nos jours, il n'est plus légal de s'approprier ou d'acheter sur place de telles pièces.
Les troubles en Irak et Syrie sont responsables de la disparition par leur destruction irréversible d'éléments patrimoniaux mais actuellement les islamistes ont pris conscience de la valeur marchande de ces objets et leur vente constitue la seconde ressource de daesh avec le pétrole. Le commerce s'effectue majoritairement via les États-Unis, l'Allemagne et la France et se chiffre en milliards de dollars.
En revanche, la demande de récupération de la pierre de Rosette, actuellement à Londres, par l'Égypte, son pays d'origine, est significative de l'intérêt porté par certains pays pour leur patrimoine.
Article d'Aurélie Prévost sur Études Touloises
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