Philippe Masson a présenté à un public très attentif, ce mardi 3 février, l'histoire d'un des derniers ermites connu sous le nom de frère Joseph.
Philippe Masson est membre du Cercle d'Études Locales du Toulois dont il est vice-président
Pierre-Joseph Formet est né le 7 février 1724 au hameau de Lomontot, dans la paroisse de Lomont, actuel département de la Haute-Saône. Il décède le 30 avril 1784 à Ventron dans les Vosges.
Les écrits d’Henri Regnard de Gironcourt (1719-1786), contemporain de frère Joseph, constituent la principale source sûre car beaucoup d'ouvrages ont été édités de façon posthume avec toute les imprécisions, ajouts et interprétations que cela sous-entend. Philippe Masson a pu ainsi retracer, avec une rigueur d'historien, le portrait et le parcours spirituel d'un ermite hors des clichés, vêtu en paysan, se nourrissant de croûtes de pain, de pommes de terre et d'herbes bouillies, se rendant régulièrement à la messe à Saulxures-sur-Moselotte et fabriquant des objets pieux (médailles et chapelets) pour subvenir à ses besoins.
Plusieurs endroits ont abrité sa solitude avant qu'il ne se fixe sur les hauteurs vosgiennes, rudes et isolées, près du village de Ventron, dans un édifice en pierre accolé d'une chapelle qui ont été construits à son intention par les Véternats. L'ermitage qu'on peut visiter actuellement sera couvert ultérieurement d'un toit d'ardoises.
Il aurait rencontré à Saulxures-sur-Moselotte ou à Ventron, l'évêque de Toul, diocèse dont il dépendait. Il pourrait s'agir de Scipion-Jérôme Bégon ou de Claude Drouas de Boussey.
Déclaré "vénérable" en 1903, il repose dans l'église de Ventron où l'on trouve, sous forme d'un vitrail, une de ses rares représentations.
"L’érémitisme dans les diocèses champenois et lorrains - Fin XVIe – courant XIXe siècle"
thèse de doctorat de Philippe Masson présentée à Lyon le 20 décembre 2013
Chapitre "Un ermite anachronique : frère Joseph", pages 449 à 463.