Toute l'actualité du CELT : conférences, revue Études Touloises, prix Moselly...

lundi 27 février 2017

Le CELT en visite à Ludres

Un petit groupe de membres du CELT s'est rendu samedi à la médiathèque pour visiter l'exposition consacrée à la bataille de Nancy. Si à l'occasion du 540e anniversaire de la bataille, la ville de Nancy s'est faite très discrète, une exposition était proposée à la médiathèque de Ludres à l'initiative d'Olivier Petit, médiéviste, agent du patrimoine à la médiathèque, qui nous a servi de guide.


Olivier petit a expliqué en détails le contexte de la bataille, les causes de la défaite du Téméraire, comment ce dernier a été retrouvé sur les berges marécageuses de l'étang Saint-Jean et le devenir de sa dépouille.

L'illustration complète de cet événement sous forme de panneaux, objets et documents divers peut être consultée sur son blog : Patrimoine de Lorraine




Olivier Petit

C'était le dernier jour de l'exposition et une animation à thème médiéval était proposée aux visiteurs.

Compagnie Médiévale "Historica Tempus" de Ludres

Puis le groupe est "monté" jusqu'à l'église où Pierre Claudotte et Jean-Paul Lagadec, président et membres du CELL (Cercle d'Études Locales de Ludres), attendaient les Toulois pour une visite commentée. L'église sous le patronage de Saint-Evre, un des premiers évêques toulois, est dotée notamment deux superbes vitraux du 16e, rescapés des destructions lors de la Première Guerre mondiale.

Pierre Claudotte, Président du CELL

Statue de saint Evre au-dessus du porche de l'église

Détail d'un des vitraux du XVIe dans le chœur de l'église

mercredi 22 février 2017

Ouverture du Prix Moselly 2017

Le prix Moselly est un concours de nouvelles à thématique lorraine organisé par le Cercle d'Études Locales du Toulois (CELT).

Émile Moselly

Date limite des envois : 13 septembre 2017.

Règlement complet téléchargeable sur le site Études Touloises. ICI

mardi 21 février 2017

Portraits de l’époque romantique [Résumé de la conférence du 14 février 2017]

Norbert de Beaulieu est germaniste, docteur en histoire de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et grand connaisseur de l'art du portrait à l'époque romantique.




Aborder les portraits de l’époque romantique, c’est pénétrer dans un monde empreint de mélancolie, tout d’émotion et de sensibilité.
Bien que moyennement considéré dans la hiérarchie des genres (qui donnait la primauté à la peinture historique), l’art du portrait fut dans la première moitié du XIX° siècle l’objet d’un engouement sans précédent, lié à l’émergence d’une bourgeoisie soucieuse d’affirmer sa réussite sociale.
Loin du style hiératique des portraits de l’ancien régime, on voit s’y dessiner une atmosphère intimiste, prônant l’affection familiale, l’amour de la nature, le goût des choses simple. Au travers des portraits féminins, l’évolution des modes vestimentaires se suit pas à pas, qu’accompagnent de multiples accessoires : ombrelles, châles, mouchoirs, éventails.
Qui se souvient aujourd’hui de Vaudechamp, Candide Blaise, Dieudonné Pierre ou Charles Gomieu ? Tous ces artistes pourtant, originaires de Lorraine, connurent des carrières brillantes et furent la coqueluche des salons de peinture.
Souhaitons que la postérité les redécouvre sans tarder et rende à leur talent tout l’hommage qu’il mérite.


Pierre Duval le Camus
Portrait de Madame de Cherrier- 1834

L’Amitié en France aux XVIe et XVIIe siècles - Histoire d’un sentiment (Aurélie Prévost)

Vient de paraître aux Presses universitaires de Louvain : http://pul.uclouvain.be/fr/livre/?GCOI=29303100309920
(Il s'agit de la thèse remaniée d'Aurélie Prévost)

L’ouvrage
Puisant à des sources très diverses, cet ouvrage s’intéresse à la fois à la réception des idées philosophiques, à la pratique de l’amitié et à sa représentation au cours des XVIe et XVIIe siècles en France. Sans ignorer l’histoire de Montaigne et La Boétie mais loin de s’y limiter, il s’attache à découvrir, notamment grâce aux écrits du for privé, aux testaments, mais aussi aux dictionnaires, aux proverbes, aux emblèmes, etc., comment les hommes ont tissé des liens amicaux et les ont décrits. À cette époque, l’amitié ne relève pas encore exclusivement de la sphère de l’intime. Elle est au cœur de la réflexion politique. Les tensions de la société de l’époque moderne transparaissent à travers ces multiples histoires masculines.



L’auteur
Aurélie Prévost, secrétaire du CELT, est chercheur et membre associé au Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRULH) de l’Université de Lorraine.



Il est possible de commander cet ouvrage
- via le site de vente en ligne : www.i6doc.com
- à la DUC (Diffusion universitaire Ciaco), Grand Rue 2-14, 1348 Louvain-la-Neuve duc@ciaco.com
- sur commande en librairie.

Valérie Laplanche - Strasbourg

Valérie Laplanche, lauréate du prix Moselly 2015 pour sa nouvelle " Lorsque fleurissent les pierres", publie un recueil sur Strasbourg dans la collection "Traverses" chez Jacques Flament Éditions.
Nul doute que son style fleuri nous fera découvrir sa ville avec un regard original et donnera au lecteur l'envie de (re)visiter cette ville qui nous est proche.


Résumé

"Lorsque se révèle un peu plus ce qu’on croyait si bien connaître, quand se soulève un pan du voile sur les menues forces et failles, sur la poésie d’un détail, alors seulement peut-on prétendre avoir entraperçu l’intime. Il en est des villes comme des gens. Il faut, pour les apprendre, érafler les vernis de façade, savoir observer, écouter. Et s’arrêter aux anecdotes. À la magie des choses cachées, aux délicatesses insolites, à tout ce qui concourt à tisser une véritable identité. Il faudrait à chaque ville son Nougaro pour la chanter. À défaut, ce livre vous invite à dériver au fil des rues, l’oreille tendue à ce qu’y murmurent les vieilles pierres : des histoires souvent méconnues ou les précieux itinéraires de lieux d’aujourd’hui ou d’hier, chargés de sens, originaux."
 (Valérie Laplanche)

http://www.jacquesflamenteditions.com/284-strasbourg-traverses/

mardi 7 février 2017

Conférence de février : L'essor de l'art du portrait en France et en Lorraine à l'époque romantique

Mardi 14 février 2017 à 20h30 salle des Adjudications
Entrée gratuite
Norbert de Beaulieu nous fait l'amitié de nous entretenir sur un sujet à la croisée de l'histoire et de l'histoire de l'art. Le conférencier a préparé une belle présentation, la voici in extenso.


L'essor de l'art du portrait en France et en Lorraine à l'époque romantique (1815-1848)

À l'époque de la peinture figurative, il existait plusieurs "genres": la peinture d'Histoire, le paysage, la nature morte et le portrait.
Celui-ci, d'abord considéré comme un genre mineur, connut un âge d'or au cours des "années romantiques". Les statistiques des Salons parisiens en témoignent : entre 1814 et 1844, la proportion des portraits exposés est passée de 8% à 32% !

Ce phénomène s'explique d'une part par un désir croissant de détenir et de transmettre un souvenir de soi, mais aussi par un nouvel état d'esprit, apparu en force après les guerres napoléoniennes: à la suite de la Révolution et de l'Empire, toutes les classes de la nouvelle société aspiraient d'abord à un apaisement, et rêvaient de trouver un refuge au sein de la Nature, comme l'avait déjà conseillé Rousseau, mais aussi dans le cercle familial. Jamais on n'avait accordé autant de place à l'expression de la sensibilité.

Ces éléments se retrouvent donc dans les portraits individuels ou de groupe, dans les très nombreux portraits d'enfants et aussi dans l'arrière-plan de ces tableaux, qui n'est jamais anodin et mérite que l'on s'y attarde. Le portrait romantique n'est plus un portrait d'apparat, mais un portrait profondément humain, un instant de vie. Les peintres, imprégnés de lectures, de musique et de théâtre, aspiraient à la perfection, mais aussi à la poésie et s'efforçaient de scruter et de restituer l'âme de leurs modèles. La mélancolie était dans l'air du temps; elle est perceptible dans la plupart des portraits (surtout féminins) de ces trois décennies, dont la charge affective ne peut laisser indifférent.

Mais chaque portrait est aussi un précieux document pour les historiens et les historiens de la mode. Que serait un livre d'Histoire, une biographie sans portraits ? Grâce aux détails vestimentaires et aux accessoires minutieusement et magistralement rendus par les crayons ou les pinceaux, une datation très précise des œuvres est possible. L'apparition de la "coiffure à la girafe", en 1827, celle des "manches à gigot" et de la silhouette féminine "en sablier" des années 1830 ne manqueront pas de nous faire sourire aujourd'hui, mais elles étaient prises très au sérieux par les élégantes de l'époque, et ce dans toute l'Europe, car Paris donnait le ton ! Et ces toilettes ont en fait beaucoup de charme et de raffinement. Nous ferons donc un voyage chronologique dans le temps, entre le Ier Empire et la fin de la Monarchie de Juillet, en suivant l'évolution de la mode.

Les grands ateliers de formation étaient à Paris et accueillaient de nombreux jeunes peintres venus de province et de l'étranger. Seuls les meilleurs d'entre eux avaient le privilège de suivre les cours des maîtres. L'École des miniaturistes lorrains, autour de Jean-Baptiste Isabey, est certes bien connue. 

Jean-Baptiste Isabey (1767-1855)


Mais de nombreux portraitistes d'origine lorraine ont également fait leurs preuves dans les portraits de grand format : ils furent très appréciés non seulement dans la capitale, mais aussi par une clientèle étrangère, comme à Londres pour le Nancéien André Léon Larue dit Mansion ou à la Nouvelle-Orléans pour Jean-Joseph Vaudechamp, élève de Girodet né à Rambervillers...
Il est tout à fait plausible de parler d'une "autre Écoles de Nancy", antérieure à celle que nous connaissons, et d'en réhabiliter les membres éminents, parmi lesquels des femmes ! 

Ce sera l'objet de cette conférence.