Toute l'actualité du CELT : conférences, revue Études Touloises, prix Moselly...

samedi 21 mai 2016

Jean-Pierre Ziegler et l'énigme de Glozel

Sous l'invitation de Phil'art, Jean-Pierre Ziegler, membre du CELT et lauréat du prix Moselly en 1969, exposait à Toul, le samedi 14 mai 2016, une conférence qu'il avait déjà proposée dans le cadre du CELT il y a quelques années, ainsi que lors d'un couarail la maison de la polyculture à Lucey.

Magnifique présentation à l'auditoire par Joëlle Rouprich, présidente de Phil'Art :

" Nous recevons cet après-midi Monsieur Jean Pierre Ziegler.

Jean Pierre est une énigme à résoudre.

Descendant des chérubins de Raphaël, le regard malicieux et les cheveux en bataille, cet enfant espiègle ne quittera les bancs de l’école qu’après y avoir enseigné. Les bons élèves l’ennuient. Il troque le plaisir d’apprendre au plaisir des résultats. Il sera éducateur en psychopédagogie auprès du Docteur Edelson ; il prendra désormais en charge les enfants en grande difficulté.

Rien n’entame son appétit de vivre. C’est dans le retrait solitaire qu’il trouve la sérénité et la distanciation nécessaire à l’écriture. Il cite Stendhal : « un roman est un miroir qu’on promène au long d’un chemin ».

En proie à une insatiable curiosité, il emprunte des chemins inconnus sans raison d’espérer mais avec l’espoir de trouver. Il écrit, reçoit le prix Moselly pour sa nouvelle « Éléonore ». Il raconte, il partage, il chante, joue de la guitare, anime le marché aux puces de Nancy avec son orgue de Barbarie.

Devenu pigiste à l’ORTF, il anime ensuite l’émission « En suivant le limonaire » et part en chasse « d’un tireur de feu », « d’un berger merveilleux sur la maison », « d’un pique assiette ». Il échange avec le Mage de Marsal ou le pape Clément XV.

C’est une comète vivante, un chercheur de pépites. Il chine et accumule des milliers d’objets populaires, des objets qui témoignent de l’histoire des hommes usés par le travail.

Récemment, c’est son amour de Montmartre qui lui vaut une nouvelle distinction, l’intronisation comme député de la Commune Libre de Montmartre.

Mystérieux, insondable, impénétrable, abstrus, ésotérique, sibyllin ; nous ne résoudrons pas ce soir l’énigme incarnée par cet être insolite, virevoltant au gré de sa curiosité active et bienveillante, cette présence discrète au regard indiscret sur les choses et les êtres vivants.

S’il te plait Jean Pierre, raconte nous l’énigme de Glozel !"


Jean-Pierre Ziegler

Un site détaillé, parmi tant d'autres, sur "l'affaire Glozel".

mardi 17 mai 2016

La transmission des maisons lorraines par Jean-Yves Chauvet

Auteur de nombreux articles sur Études Touloises
Jean-Yves Chauvet publie un ouvrage :

Familles et maisons paysannes de la fin du XVIIe au milieu du XXe siècle
Aux éditions Harmattan


"Dans cet ouvrage, l'auteur, spécialiste en architecture rurale traditionnelle, aborde la question de la transmission des maisons d'une lignée à l'autre en étudiant en profondeur les mutations des propriétés bâties des deux villages de Barisey-la-Côte (Meurthe-et-Moselle) et Bisping (Moselle). Il met en valeur l'étroite relation entre le mariage des héritiers et leur droit à disposer d'un toit et souligne l'importance que prenait le phénomène de la division des maisons, quand le contexte démographique engendrait des tensions sur le marché de l'habitat notamment."

Commander sur le site de l'éditeur
Les articles de J.Y. Chauvet sur Études Touloises

Cet ouvrage est la suite "L’usage des maisons lorraines" paru en 2013 chez le même éditeur.

jeudi 12 mai 2016

Séance du 10 mai 2016 #3 (résumé)

C'est devant un auditoire nombreux et attentif que Michel Brunner, membre du CELT et ancien directeur de l'agence de l'Est Républicain à Toul, a présenté son exposé "Quand la nature éclaire notre chemin".

Michel Brunner



Il fut sensibilisé aux merveilles de la nature dès son plus jeune âge grâce aux leçons de choses de son instituteur et plus particulièrement aux sorties que celui-ci organisait dans la campagne Liffoloise en fin d'année scolaire.

Cet enseignement lui a permis de s'émerveiller devant la beauté et les miracles de la nature en général et de celle qui se trouve sous ses yeux, au fond de son jardin.

Dans une première partie, Michel Brunner a ainsi évoqué les graines qui avaient attendu des siècles avant de germer ; le mérou qui peut changer de sexe pour se reproduire ; les fourmis qui ont inventé le travail d'équipe. Il a été question de l'hibernation (tortue, ours blanc, l'escargot) ; de la Belle-dame, ce papillon capable de migrer à l'automne pour se reproduire de l'autre côté de la méditerranée, et dont les enfants reviennent au printemps, rejoindre les jardins où sont nés leurs parents pour s'y reproduire ; des chauves-souris suspendues, la tête en bas, dont la femelle est capable de garder la semence du mâle dans ses organes reproducteurs jusqu'au printemps…

Belle-dame

Nature qu'on se doit de respecter : " …tu viens d'écraser cette araignée. Et bien maintenant, refais-là ! " (Lanza Del Vasto).

Le biomimétisme, objet de la seconde partie de l'exposé, est une science qui étudie comment s'inspirer de la nature pour innover durablement.
Sont cités, entre autres, comme exemples : le velcro découvert par l'observation des fruits de Bardane ; le TGV japonais inspiré par la silhouette du Martin-pêcheur ; les nageoires de la baleine à bosse pour le profil des pales d'éoliennes ; les applications dans de nombreux domaines du déplacement de la raie manta ; les écailles de requins trouvent des applications sur les coques de bateaux, et même médicales car cette peau évite la fixation des bactéries ; le profil des ailes d'avions dotés de winglets vient de l'observation des ailes de certains rapaces…

Peau de requin au microscope à balayage

Source photo : Wikipédia

La naturaliste américaine Janine Benyus, qui a inventé le concept de biomimétisme, souligne, avec un brin d'humour, que le laboratoire "Recherche et Développement" de la nature dispose de 3,8 milliards d'années (apparition de la vie sur terre) d'avance sur ceux de nos entreprises !



Dans sa troisième partie, l'orateur a cité divers philosophes et les enseignements qu'ils nous fournissent. La nature nous permet, nous incite, nous oblige, à penser juste ! L'écrivain Sylvain Tesson auteur de Dans les forêts de Sibérie nous fait partager son expérience, vécue entre février et juillet 2010, en pleine nature, seul, au bord du lac Baïkal, dans une cabane en bois, à 120 km du premier village.
"Allez prendre des leçons dans la nature", Léonard de Vinci s'adressant à ses élèves.

Michel Brunner est revenu à l'escargot du début de son exposé pour conclure sur le symbole de la spirale et de citer le Bréviaire du colimaçon de Jacqueline Kelen.



Les propos s'achèvent sur cette réflexion : beauté, complexité, mystère... la clé de la vie, en somme.
L'académicien François Cheng pense en chinois mais écrit en français. Il s'interroge dans son livre Cinq méditations sur la Beauté : "Ainsi, comme par magie, la matière, un beau jour, serait devenue belle... à moins que, dès le début, la matière ait contenu, en potentialité, la promesse de la beauté, la capacité à la beauté ?"

Comme la phrase de François Cheng, la conférence s'est terminée par un point d'interrogation...

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C'était la dernière conférence de l'année 2015/16.

dimanche 8 mai 2016

Séance du 10 mai 2016 #2 (annonce dans la presse)


"Notre confrère Michel Brunner animera la prochaine conférence du Cercle d’études locales du Toulois, le mardi 10 mai. Au menu : une balade onirique sur le thème « Quand la nature éclaire notre chemin ».
Une approche très personnelle de son émerveillement grandissant face à tout ce qui l’entoure. Une variation « à la fois poétique, scientifique et philosophique », prévient-il.
Chemin faisant, il effeuillera son enfance, ses lectures, ses coups de cœur. Il citera Baudelaire, mais aussi Sylvain Tesson et son expérience d’ermitage « Dans les forêts de Sibérie » ou encore l’écrivain américain Henry David Thoreau.
« Je partirai du fond de mon jardin pour terminer dans mon jardin intérieur », annonce-t-il.
Avant de s’enthousiasmer : « la nature nous apprend tellement de choses. Elle permet l’introspection. Apporte un sentiment de plénitude ».
Michel Brunner convoquera les philosophes grecs et quelques contemporains pour étayer son propos, et conclura par François Cheng et ses « Cinq méditations sur la beauté ».

Pas de doute, dame nature est une source d’inspiration."

Article ER Toul 4/05/2016

mardi 3 mai 2016

Séance du 10 mai 2016 #1 (invitation)

Michel Brunner nous fait l'amitié d'animer la dernière conférence de l'année
Rendez-vous mardi 10 mai à 20h30 à la salle des adjudications
(Entrée libre)

"Quand la nature éclaire notre chemin"

Il s'agit d'un voyage très personnel dans un bel univers, d'une balade dans l'émerveillement ! Depuis le fond de mon jardin jusqu'à l'autre bout de la planète et le fond des océans.


La conférence débute par quelques souvenirs d'enfance avant de constater, dans une deuxième partie, la capacité de la nature à éclairer notre chemin, y compris dans le domaine scientifique !
Enfin, une troisième partie est consacrée à une approche plus philosophique, plus spirituelle, de cette nature qui a tant à nous apprendre !


dimanche 1 mai 2016

Visite du musée de la faculté de médecine (résumé)

Ce sont quelque 25 membres du CELT qui se sont retrouvés le samedi 30 avril 2016 à la faculté de médecine de Nancy. Le groupe a pu suivre la passionnante histoire de cette faculté grâce à une visite guidée par Pierre Labrude et ses collaborateurs, acteurs de l'Association des Amis du Musée de la Faculté de Médecine de Nancy (AAMFMN).

"Ce musée renferme de nombreuses œuvres : essentiellement des portraits, des bustes, des documents divers et une originale collection de moulages dermatologiques en cire, provenant de l'Hôpital Fournier de Nancy et restaurée grâce au soutien financier des dermatologistes lorrains.

Exposées dans une galerie jouxtant la salle du conseil, dans les deux salles de thèses et dans une salle de réunion, ces collections comportent une cinquantaine de tableaux dont les plus anciens proviennent de la Faculté de Pont-à-Mousson, créée à la fin du XVIe siècle."
On trouvera toutes les explications sur le site très complet de l'association et dans un livre édité en 2012 chez Gérard Louis :
"Le patrimoine artistique et historique hospitalo-universitaire de Nancy
Établissements hospitaliers et Facultés de soin (médecine, pharmacie, odontologie)", Auteurs Alain Larcan, Jean Floquet, Pierre Labrude, Bernard Legras, préfacé par André Rossinot.


L'intérêt du musée, outre la qualité des œuvres présentées, est de retracer l'histoire de la faculté de Médecine : ses origines à Pont-à-Mousson par la création en 1572 de l'université sous le duc de Lorraine Charles III ; la création à Nancy sous Stanislas (1768) du Collège royal de médecine, hébergé d'abord au Musée des Beaux-arts place Stanislas, puis à la bibliothèque municipale ; la faculté proprement dite résulte du "transfèrement" par Thiers des facultés de médecine et de pharmacie de Strasbourg en 1872, suite à l'annexion de l'Alsace. Les nouveaux locaux se trouvent alors sur la place Carnot, avec la faculté de droit.

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Le groupe est accueilli dans le hall d'accueil par Pierre Labrude, accompagné de messieurs Jacques Vadot, dermatologue et Jean Floquet qui vont servir de guide.

Une fresque de Camille Hilaire réalisée en 1955 à la Faculté de médecine (aujourd'hui locaux de la faculté de pharmacie) rue Lionnois, illustre ces trois périodes. Cette copie de la fresque se trouve dans le hall d'accueil de la faculté de médecine, actuellement sur le plateau de Brabois et sert d'introduction à la visite.
On y voit au centre, le duc Charles III, avec à ses côtés le Cardinal de Lorraine et Charles Le Pois, premier doyen ; sur la partie droite, Stanislas est entouré de l’Intendant Chaumont de la Galaizière et de Charles Bagard, fondateur en 1752 du Collège royal de médecine ; et à gauche, Adolphe Thiers, président de la République, signataire en 1872 du décret de transfèrement, avec le professeur Stoltz, premier doyen de la Faculté nancéienne.

Après avoir traversé un couloir, sous le regard de plusieurs éminents personnages qui ont marqué la médecine à Nancy (bustes en bronze), ou ailleurs en France (bustes en plâtre), les visiteurs se dirigent dans une galerie où les attend la majeure partie des collections (tableaux, livres, objets…) largement commentée par Pierre Labrude.

Dans la salle du conseil, les tableaux commentés par Catherine Strazielle, professeur en odontologie, retiennent l'attention.

La salle Pierre Kissel, au joli mobilier de bois de sobre style art déco, recèle une étonnante collection d'une centaine de cires pédagogiques d'intérêt dermatologique et artistique, malgré une thématique assez lugubre (syphilis).

Dans une première salle de thèse au décours contemporain pourpre sont exposées les portraits des professeurs ayant enseigné à Pont-à-Mousson.


Aux murs de la seconde salle de thèse verte, au mobilier plus prestigieux, sont accrochés divers portraits parmi lesquels figurent certains médecins des ducs de Lorraine.

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Ce musée, géré exclusivement par des bénévoles, se visite tous les deux ans lors des journées du patrimoine ou, pour des groupes, sur demande.