Patrice Robaine - Administrateur de Floraine |
Dans son prologue, Patrice Robaine a fait la présentation de la bibliothèque, en général, et du graduel, en particulier.
C'était un livre de chant liturgique destiné aux moines de l'abbaye bénédictine Saint-Michel. Il mesure 68 cm X 56 cm et pèse 32 kg. Il est incomplet, certains feuillets ayant disparu non pas à la Révolution, période pendant laquelle il fut mis à l'abri, mais probablement au XIXème siècle.
Il fut réalisé à Paris au milieu du XVème siècle et a été en partie illustré à l'abbaye à la Renaissance. Utilisé jusqu'à l'issue du concile de Trente, soit pendant près d'un siècle et demi, il n'a jamais été totalement terminé.
Les portées comportent 4 lignes rouges sur lesquelles sont placées les notes, simples carrés, conformément à la notation grégorienne. Le chant grégorien est messin, originaire de l'abbaye de Gorze, dépendant de l'évêché de Metz.
Le texte latin est en écriture gothique, noir et rouge. Certains mots sont abrégés pour économiser la place. En effet, la peau d'agneau coûtait cher. L'ouvrage a nécessité 140 bêtes. Les initiales en majuscules (lettrines) sont richement décorées et rehaussées d'or fin. Certaines ont disparu, ayant été découpées soigneusement. Il n'est pas impossible qu'on les retrouve un jour.
Les marges comportent des ornements floraux dans lesquels se dissimulent parfois des animaux.
Les illustrations en pages entières ont également été pillées, sauf celles de Pâques.
Patrice Robaine a ensuite présenté les illustrations du graduel en 3 parties. Après chacune d'elles, il a évoqué les analogies qu'on pouvait trouver dans d'autres documents comparables de la même époque : heures d'Anne de Bretagne, graduel du Mans, antiphonaire à l'usage des frères mineurs de Nancy…
- Les éléments botaniques :
Ce sont des fleurs (ancolie, bleuet, bourrache, campanule, cirse, mouron, nielle des blés, œillet, pâquerette, pensée, pervenche, rose, saponaire, silène, véronique) et des fruits (fraise, groseille, myrtille), ainsi que du lierre, omniprésent dans les marges. Chacun de ces éléments a été passé en revue avec son étymologie, sa symbolique, son éventuelle utilisation médicinale et une photo de la plante dans la nature.
Ce sont toutes des fleurs "ordinaires" que les moines avaient pu rencontrer dans les jardins du monastère.
- Les animaux : Bernard l'ermite, centaure, chien, chouette, cochon, héron, lapin, oiseau palmé, poisson, singe.
- Les grotesques : ce sont des personnages finement tracés au trait brun, rarement coloriés : hommes, femmes, moines… Certains "parlent" dans des phylactères.
On peut feuilleter les 280 folios du graduel sur le site des archives départementales de la Meuse :
http://archives.meuse.fr/search/result#viewer_watch:a011418741123O90Ezx/178aa44c7f
Cette conférence fera l'objet d'un article dans un prochain numéro d'Études Touloises.
Bibliothèque bénédictine de Saint-Mihiel dans son aspect actuel |
C'était un livre de chant liturgique destiné aux moines de l'abbaye bénédictine Saint-Michel. Il mesure 68 cm X 56 cm et pèse 32 kg. Il est incomplet, certains feuillets ayant disparu non pas à la Révolution, période pendant laquelle il fut mis à l'abri, mais probablement au XIXème siècle.
Le graduel actuellement - La reliure n'est pas celle d'origine |
Il fut réalisé à Paris au milieu du XVème siècle et a été en partie illustré à l'abbaye à la Renaissance. Utilisé jusqu'à l'issue du concile de Trente, soit pendant près d'un siècle et demi, il n'a jamais été totalement terminé.
Les portées comportent 4 lignes rouges sur lesquelles sont placées les notes, simples carrés, conformément à la notation grégorienne. Le chant grégorien est messin, originaire de l'abbaye de Gorze, dépendant de l'évêché de Metz.
Le texte latin est en écriture gothique, noir et rouge. Certains mots sont abrégés pour économiser la place. En effet, la peau d'agneau coûtait cher. L'ouvrage a nécessité 140 bêtes. Les initiales en majuscules (lettrines) sont richement décorées et rehaussées d'or fin. Certaines ont disparu, ayant été découpées soigneusement. Il n'est pas impossible qu'on les retrouve un jour.
Les marges comportent des ornements floraux dans lesquels se dissimulent parfois des animaux.
Les illustrations en pages entières ont également été pillées, sauf celles de Pâques.
Patrice Robaine a ensuite présenté les illustrations du graduel en 3 parties. Après chacune d'elles, il a évoqué les analogies qu'on pouvait trouver dans d'autres documents comparables de la même époque : heures d'Anne de Bretagne, graduel du Mans, antiphonaire à l'usage des frères mineurs de Nancy…
- Les éléments botaniques :
Ce sont des fleurs (ancolie, bleuet, bourrache, campanule, cirse, mouron, nielle des blés, œillet, pâquerette, pensée, pervenche, rose, saponaire, silène, véronique) et des fruits (fraise, groseille, myrtille), ainsi que du lierre, omniprésent dans les marges. Chacun de ces éléments a été passé en revue avec son étymologie, sa symbolique, son éventuelle utilisation médicinale et une photo de la plante dans la nature.
Ce sont toutes des fleurs "ordinaires" que les moines avaient pu rencontrer dans les jardins du monastère.
Bleuet et fraise des bois |
- Les animaux : Bernard l'ermite, centaure, chien, chouette, cochon, héron, lapin, oiseau palmé, poisson, singe.
Poissons illustrant le carême |
Bernard l'ermite "j'habiterai ici" |
- Les grotesques : ce sont des personnages finement tracés au trait brun, rarement coloriés : hommes, femmes, moines… Certains "parlent" dans des phylactères.
Dans ce A (Alleluia), se cachent au moins 2 grotesques et 2 hérons |
oOo
http://archives.meuse.fr/search/result#viewer_watch:a011418741123O90Ezx/178aa44c7f
Cette conférence fera l'objet d'un article dans un prochain numéro d'Études Touloises.
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