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jeudi 12 décembre 2024

Retour sur la conférence du mardi 10 décembre 2024

Quel est le point commun entre un pestiféré du 17e siècle, un maniaque mélancolique du 19e et Édouard Herriot ? La réponse (tous trois ont été pensionnaires de l’hôpital de Maréville à Laxou-54) nous était donnée mardi 10 décembre par Gérard Howald, sans aucun doute le plus à même d’évoquer ces lieux, où il exerça une bonne partie de sa carrière professionnelle en tant qu’infirmier, sans pour autant laisser dans la poche de sa blouse sa passion pour l’histoire. Ses travaux de recherches ont donc permis de retracer les étapes successives de l’établissement. 
 

Si son nom semble aujourd’hui indissociable de l’idée de maladie psychique -dans les cours d’école, l’injure suprême consistait à se traiter de "bon pour Maréville" - cet hôpital a pourtant d’abord été conçu pour accueillir des pestiférés (à l’écart de la ville, afin d’éloigner tout risque de contagion). Nous sommes alors en 1597, et Anne Fériet, une bourgeoise de Nancy émue par la misère et l’abandon des malades, a donné par testament un legs 30 000 francs pour leur prise en charge. L’évolution vers un traitement des maladie mentales n’apparaît qu'un siècle plus tard, lorsque le duc Léopold en fait une "renfermerie pour jeunes gens vicieux". (Sic)

Sous le premier empire, on construit de nouveaux bâtiments destinés à accueillir des aliénés, sa gestion est confiée aux religieuses de l’ordre de Saint Charles. Une ferme y est adjointe avec 7 chevaux, 40 vaches et 500 porcs : il faut nourrir non seulement les malades (entre 2 000 et 3 000 pendant tout le 19e siècle et jusqu’aux années 1970), mais aussi les soignants, le personnel de service, administratif…



 

Si la loi de 1838 dite "des aliénés" constitue un net progrès (on parle désormais de "malades" et non plus de "possédés") la simple évocation des traitements qui leur sont infligés pendant près d’un siècle donne froid dans le dos : camisoles de force, hydrothérapie, saignées, qui seront suivis plus tard de lobotomies, électrochocs… Le nombre élevé de suicides en dit long sur la violence de ces "soins". Les années 1950 constituent un tournant avec l’apparition des premiers neuroleptiques.

Coup de théâtre en 1973 : dans un article intitulé "l’hôpital psychiatrique de Laxou : c’est l’horreur !", l’hebdomadaire l’Express dénonce la surpopulation, les mauvais traitements, l’alimentation détestable, le manque de soins et de matériels... etc. Cet "électrochoc" journalistique aura du moins eu le mérite d’entraîner toute une série de mesures d’amélioration au bénéfice des malades. Interné en 1943 sur ordre de Laval, Edouard Herriot avait pu bénéficier de conditions privilégiées, dans un appartement de 3 pièces qu’il partageait avec son épouse, mais quand même sous la surveillance de soldats SS.

Le nombre de malades accueillis (2 200 en 1970) n’est plus que de 350, du fait de la généralisation des soins à domicile, notamment par le biais d’appartements thérapeutiques. Mais pour continuer à progresser, la médecine psychique a besoin d’appuis. Et le conférencier de conclure : "pas de vocation pour une Anne Fériet contemporaine ?".

mercredi 4 décembre 2024

Retour sur la remise du prix Moselly 2024

Créé en 1949, le Prix Moselly fêtait ses 75 ans, il y en a donc eu 76 éditions. Comme le prix n'a pas été attribué 11 fois depuis sa création, la lauréate était la 65e à être primée.

C'est suivant un protocole bien rodé depuis 2014 que le concours 2024 a été officiellement décerné le samedi 30 novembre dans la salle des mariages de l'hôtel de ville de Toul à Audrey Sabardeil pour sa nouvelle : Rendez-vous place d'Alliance. Accueil par Philippe Masson, président du CELT, accueil du maire, Alde Harmand. La secrétaire, Corinne Florentin avait concocté un rapport sur les 75 années écoulées et sur la session 2024 dans son style personnel habituel plein d'humour, évitant l'ennui de l'auditoire malgré l'abondance de chiffres.

Puis Audrey Sabardeil a été invitée à se présenter avant de faire la lecture de sa nouvelle. Le public était concentré sur la voix aux légères intonations méridionales de la Marseillaise enseignant le français dans un collège d'Aix-en-Provence. Tout ouïe, chacun attendait avec impatience de savoir comment allait se terminer cette histoire de rendez-vous manqué. Bien malin celui qui aurait relevé et compris les indices, pourtant multiples, semés tout au long du récit… avant la chute finale, aussi brutale qu'inattendue. Tous en sont restés cois quelques instants, avant d'applaudir. Admise à l'oral après l'avoir été à l'écrit, Audrey Sabardeil méritait son admission au concours. Le moment des récompenses était venu : "gros" chèque de 500 euros offert par Alde Harmand, diplôme artistique personnalisé réalisé par Francine Jeandidier, sculpture de Jacky Charton, membre des Amis des Arts du Toulois, édition vintage de textes de Louis Pergaud offerte par Guilhem Saltel à titre de relais entre deux lauréats successifs et, enfin, cinq exemplaires du n°190 de la revue Études Touloises dans lequel la nouvelle était fraîchement éditée, mais tenue secrète jusqu'à cet instant.

Enfin, Michèle Pilot, vice-présidente du conseil général et Dominique Potier, député, ayant honoré de leur présence attentive la cérémonie, ont improvisé de chaleureux compliments.

L'auteure s'est pliée à l'exercice difficile des dédicaces : page des Études Touloises avec Rendez-vous place d'Alliance, ainsi que ses deux romans et un recueil collectif de nouvelles.

La rencontre s'est terminée par le partage du verre de l'amitié en l'honneur du prix Moselly 2024 et de ses vénérables 75 ans.

mardi 3 décembre 2024

Conférence du mardi 10 décembre 2024

De la fondation de l'hôpital des pestiférés en 1597, à Maréville, au Centre Psychothérapique de Laxou
 
par Gérard Howald, ancien infirmier à l'HP
 
Salle des adjudications, cour de l'hôtel de Ville de Toul, à 20 heures 30
Entrée libre et gratuite.

lundi 2 décembre 2024

Études Touloises n°190

Version numérique disponible aux abonnés, revue papier bientôt en kiosque, librairie et chez les abonnés.
Sommaire : 
  • Éditorial Merci, (Philippe Masson, président du CELT) 
  • 1949-2024...75 ans de Prix Moselly ! (Corinne Florentin, secrétaire du Prix Moselly)
  •  Prix Moselly 2024 « Rendez-vous place d’Alliance », (Audrey Sabardeil)
  • Les maires de Toul Henri Miller (1932-1953) Chapitre 2 : 1940-1945, (Gérard Howald)
  • Souvenirs Hommage à Mademoiselle Dinvaut, professeur de lettres au lycée de jeunes filles de Toul dans les années 50, (Anne-Marie Liédot)
  • Disparition de Jean-Jacques Marquart (1940-2024) 
  • ...
 
Les articles du n°186 sont accessibles en ligne sur le site de la revue.