Le destin d’une communauté : les Lorrains au Banat
par Michel Rémillon
Michel Rémillon (Photo ER) |
Au XVIIIe siècle, acculés à la misère par les conditions climatiques et les exactions de l’intendant français de la Galaizière, un nombre important de Lorrains ont émigré au Banat de Temesvar (Roumanie actuelle). Le prince Eugène de Savoie, au service de l’Empire, et plus tard Marie-Thérèse et son époux l’empereur François 1er, les avaient invités à s’établir, aux confins du Danube. En 1716, le Prince Eugène de Savoie avait repris le Banat aux Turcs. Claude Florimond de Mercy fut nommé gouverneur, en charge de repeupler les campagnes ravagées par la guerre avec les ottomans. Il fit appel à ses compatriotes, lorrains catholiques, pour la remise en valeur de ces terres, auxquels se joignirent bientôt des alsaciens. Les conditions de vies furent difficiles dans un premier temps.
Après 2 siècles de labeur et des découpages politiques issus de la Première Guerre mondiale, la Seconde apporta ses heures noires. Les Français du Banat, devenus germanophones avec le temps, furent confrontés à un pangermaniste hitlérien qui les incorpora de force dans les armées du Reich. Avec la capitulation de l’Allemagne, les survivants furent accueillis dans des camps de réfugiés apatrides du côté ouest. Grâce à l’action de deux hommes d’exception, Robert Schuman et Jean Lamesfeld, président du Comité des Français du Banat, 12 000 personnes sont revenues entre 1950 et 1963 sur les terres de leurs ancêtres, en Lorraine ou en Alsace. Quelques-uns repeuplèrent le village abandonné de la Roque-sur-Pernes (Vaucluse) Des milliers d’autres émigrèrent vers les USA, le Brésil ou l’Australie.
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