À l'occasion de la conférence de décembre, Pierre Pégeot, professeur honoraire d’histoire médiévale à l’université de Nancy 2, est venu clore le cycle 2021 de conférences consacrées aux 800 ans de la cathédrale en évoquant les chanoines du chapitre de Toul au Moyen Âge.
Son propos se base sur le répertoire des chanoines toulois entre 1200 et 1500 qu’il a construit dans le cadre du programme national de recherche intitulé Fasti ecclesiae Gallicanae : (répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines de France de 1200 à 1500) et consacré aux chapitres cathédraux.
D’emblée le conférencier précise que l’élaboration d’une telle somme nécessite le dépouillement et l’étude d’archives variées, principalement les registres capitulaires, avec leurs lacunes, mais également les 114 pierres tombales riches de leurs épitaphes. Une telle étude permet de savoir comment se situe Toul par rapport aux autres chapitres cathédraux français du temps et de revenir sur les idées communes à l’égard d’une telle institution.
L’auteur explique ainsi combien les chanoines s’avéraient indépendants de l’évêque et de sa juridiction. Au XVe siècle, ils sont au nombre de 38 ou 39 et ont depuis longtemps abandonné la vie commune, logeant dans des maisons particulières. Il n’existe même plus de réfectoire à l’époque. Le chapitre est très structuré avec un doyen à sa tête. Toul semble être le seul chapitre où existe la charge d’épaulier qui consiste à répartir les rentes affectées à la célébration des messes anniversaires. Le recrutement se fait par cooptation parmi des candidats majoritairement lorrains se prévalant de 4 quartiers de noblesse ou gradués des universités.
Au final, une telle étude mériterait d’être continuée aux temps modernes afin de mettre en lumière permanences et fractures au sien d’une institution incontournable de la société touloise du temps et qui a tenu son rang honorablement.
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